MARIUS BORGEAUD

Marius Borgeaud 1919

Marius Borgeaud, Paris 1919

 

« Le temps suspendu », « Arrêt sur images », voilà qui qualifie la peinture de Borgeaud. Artiste suisse parmi les mieux notés de sa génération, aux côtés de Ferdinand Hodler et Félix Vallotton, il naît à Lausanne en 1861 dans une famille bourgeoise. Borgeaud entreprend de peindre à l’âge de 40 ans seulement, après avoir dilapidé l’héritage laissé par son père. Ayant d’abord appartenu au mouvement post-impressionniste, il ne tarde pas à imposer son propre style, loin de tout mouvement pictural. Borgeaud, qui vit entre Paris et la Bretagne, expose dans la capitale dès 1904. Il meurt en 1924, laissant un œuvre de plus de 350 tableaux. Une importante rétrospective Marius Borgeaud a eu lieu à la Fondation Gianadda à Martigny en 2001, la Fondation de l’Hermitage à Lausanne prenant le relais en été 2015.


1861 à 1909

1861 Naissance de Marius Borgeaud à Lausanne, le 21 septembre 1861. Originaire de Pully, sa famille est également bourgeoise de Paudex et Lausanne.

 

1873-1878 Ecole industrielle dans la capitale vaudoise. Paul Vallotton, futur galeriste et frère du peintre Félix Vallotton, compte parmi ses camarades.

 

1888-1889 Séjourne à Marseille où il tente un apprentissage dans la banque.

 

1890-99 A Paris, fréquente les cours de Cormon et Humbert à l’Ecole des beaux-arts.

 

1904 Peint à Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne) en compagnie de Francis Picabia, Georges et Rodo Pissaro. Première participation au Salon d’Automne. Il y expose un paysage : Soleil levant et habite alors Cité Condorcet n° 9.

 

1905 Prend part pour la première fois au Salon des Indépendants. Sur le motif à Angles-sur-l’Anglin (Poitou) ainsi qu’à Moret et dans les environs.

 

1906 Reçu membre de la Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses (SPSAS), section Paris.

 

1907 Séjour à Moret-sur-Loing, à l’Auberge de la Croix-Verte. Participe à une exposition collective d’artistes suisses résidant à Paris.

 

1908 Début d’année à Moret. Réalise ses premiers Intérieurs. Entreprend un voyage en Bretagne : Quimperlé, Pont-Aven et Locquirec. Découverte capitale. Borgeaud séjourne, jusqu’à la fin de sa vie, plusieurs mois par an en Bretagne.

 

1909 Retourne à Locquirec. Découverte de Rochefort-en-Terre (Morbihan), où il descend à l’Hôtel Lecadre. Première participation à une exposition en Suisse, organisée à Lausanne par la Société vaudoise des beaux-arts.

1910 à 1916

1910 Fait un séjour prolongé à Rochefort-en-Terre.

 

1911 Se lie d’amitié avec le pharmacien rochefortais Ernest Houal et réalise une série de tableaux dans son officine.

autoportrait

Borgeaud photographié dans son atelier parisien par Victor Doiteau en 1924.

 

1912 Reçu sociétaire du Salon d’Automne. Début de la série des Mairies. S’installe au 111 de la rue Lamarck, dans le XVIIIe arrondissement. Passe l’hiver à Rochefort-en-Terre.

 

1913 Au printemps, première apparition dans une galerie parisienne, à l’occasion d’une exposition intitulée : « La petite ville de province », chez Devambez. En automne, à Séville, invité par son jeune ami peintre Edouard Morerod.

 

1914 Seize de ses peintures sont à la cimaise de la galerie Moos à Genève. En juin, Borgeaud est présent au premier Salon des Cahiers Vaudois à Lausanne. Peint la série des Intérieurs de la galerie Bernheim-Jeune, dirigée par Paul Vallotton. Adopte une attitude violemment germanophobe.

 

1915 Retourne dans la Ville Lumière en mars, puis rejoint Rochefort-en-Terre.

 

1916 Déménage au 43 de la rue Lamarck, où il occupe un confortable appartement-atelier. En juin, séjour en Bretagne. Brosse quelques portraits de jeunes femmes de la bonne société.

1917 à 1924

1917 Première exposition personnelle à Paris, à la galerie Eugène Blot. Fait la connaissance du docteur Victor Doiteau qui deviendra son principal acheteur.

 

1918 Nouvelle exposition chez Blot. Rencontre à Rochefort-en-Terre Madeleine Gascoin, près de trente ans plus jeune que lui. Il l’épousera en 1923, au terme de cinq ans de vie commune.

 

1919 Sur recommandation de Félix Vallotton, importante exposition à la galerie Eugène Druet.

 

1920 S’installe avec sa nouvelle compagne en février au Faouët (Morbihan), où il demeure jusqu’en septembre à l’Hôtel de la Croix d’Or. Deux achats d’œuvres par l’Etat français.

 

1921 Vient en janvier à Lausanne, pour régler le dépôt de ses toiles auprès du galeriste Paul Vallotton, avant de repartir pour Le Faouët.

 

1922 Séjour au Faouët. Participe au Salon triennal de Gand. En novembre, dernière exposition de son vivant chez Druet.

 

1923 Demeure pendant quelque temps, avec « Mado », à Audierne (Finistère). Vient une dernière fois dans sa ville natale pour liquider la succession de sa mère. Le 27 septembre, il épouse Madeleine Gascoin.

 

1924 En février, il expose chez Jacques Rodrigues-Henriques. Ennuis de santé à Audierne et retour précipité sur Paris. Participe au 2e Salon des Tuileries, ainsi qu’à l’Exposition nationale de Nantes. Décède le 16 juillet à son domicile de la rue Lamarck. On l’enterre au cimetière des Batignolles.